(Lettre ouverte aux victimes du gouvernement Michel)
Imaginons la scène. La porte de la cuisine est ouverte, le rôti du repas sur la table, prêt à passer au four. Le chat saute et emporte la bidoche. Aussitôt, vous vous ruez à la fenêtre pour crier au scandale, vous écrivez une carte blanche à la presse pour dénoncer le félin comportement et vous créez un groupe « Partout sans les chats » sur Facebook.
Cette attitude absurde n'est pas sans rappeler le concert d'indignations qui accompagne les décisions du gouvernement fédéral. Ce gouvernement est là faute pour une opposition d'avoir pu convaincre l'électeur. C'est à cette question qu'il faut par priorité consacrer son attention. Entre-temps, de la même manière que le chat attrape la viande sur la table, il applique la politique pour laquelle il a été élu : casse sociale, cadeaux aux entreprises, pas de programme écologique, démantèlement des services publics.
La gouvernement Michel impose des réductions budgétaires drastiques à l'intégralité des institutions culturelles et scientifiques fédérales1, détruisant de facto leurs capacités2. Cette attaque illustre les alliances objectives structurant cette coalition :
Combattre efficacement cette attaque exige une opposition crédible. Or que voyons-nous ? Que depuis des années, les entités fédérées réduisent elles aussi les budgets dévolus à la culture, à l'éducation, à la recherche. Si l'ampleur du démantèlement n'est pas la même, celui-ci alimente cependant une logique nauséabonde : tout le monde doit faire des économies et ce qui compte, c'est la croissance économique, l'emploi, le « pouvoir d'achat4 ». Bref, le choix entre le futile et l'indispensable.
On voit bien ici que le ver est dans le fruit dès qu'on perd la vision de ce qui fait société, que la réponse crédible à la vision économiste de l'exercice du pouvoir est à construire : sans invention nouvelle, sans basculement dans les choix de société, tout gouvernement fera la même chose, avec plus ou moins d'ampleur. Cette construction réclame des alliances objectives pour aboutir.
À cet égard, les vidéos de la « campagne de mobilisation » du Parti Socialiste5 remportent la palme de la production industrielle de bêtise (sur le site www.injuste.be) :
La seule manière efficace de s'opposer à tout ce qui touche à l'intelligence collective6 est d'être soi-même porteur d'intelligence collective, sans concession et avec détermination, c'est-à-dire en évitant le gaspillage d'énergie et tout ce qui peut être retourné par l'adversaire.
Les mesures frappant l'Opéra Royal de la Monnaie, l'Orchestre National de Belgique, les grands musées, le Museum des sciences naturelles, l'Institut Royal du Patrimoine Artistique, la Bibliothèque royale, les Archives du royaume et la politique scientifique fédérale sont un drame, symbolique et concret, dont les dégâts se feront sentir dans la durée. Ne reste maintenant « que » à convaincre l'ensemble des victimes du gouvernement Michel qu'il est dans l'intérêt de chacun de faire siens les problèmes du voisin, de voir cette situation dans sa globalité, de construire des alliances objectives de projet entre victimes, présentes et futures, de cette droite rance et revancharde.
C'est ça ou c'est au mieux dire « merci » à chaque fois qu'on est partiellement ou temporairement épargné par cette stratégie du choc7.
1 « La Monnaie, l’ONB, Bozar, ainsi que ceux qu’on appelle les établissements scientifiques fédéraux (ESF) : les grands musées, le museum des sciences naturelles, l’Irpa, la Bibliothèque royale, les Archives du royaume, etc. qui vont subir des baisses de subsides de 15 à 30 % », voir http://www.lalibre.be/culture/politique/la-culture-federale-frappee-de-plein-fouet-comme-jamais-5448a7e23570a5ad0edd049d)
2L'essentiel du budget d'une institution publique est pré-affecté : frais de personnels, d'entretien etc... Réduire le budget de 10 ou 20 % la paralyse et prépare le moment où elle ne servira plus à rien, pouvant être fermée ou privatisée.
3« qui joue un rôle important dans le contrôle moteur, et est également impliqué, dans une moindre mesure, dans certaines fonctions cognitives, telles que l'attention, le langage et la régulation des réactions de peur et de plaisir » - voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Cervelet
4Les guillemets pour souligner qu'il s'agit d'une notion que tout le monde comprend mais qui a un sens différent pour chacun, bref, le parfait exemple du Cheval de Troie idéologique, à qui il faudra faire un sort, tôt ou tard.
5Défendant la légitime liaison des salaires à l'évolution du coût de la vie
6J'y inclus les mesures visant la solidarité, cette dernière étant une forme développée d'intelligence collective.
7Naomi Klein. « La stratégie du Choc. La montée d'un capitalisme de désastre », Éditions Actes Sud. Voir également http://www.dailymotion.com/video/x5kffc_naomi-klein-la-strategie-du-choc_news
Cette attitude absurde n'est pas sans rappeler le concert d'indignations qui accompagne les décisions du gouvernement fédéral. Ce gouvernement est là faute pour une opposition d'avoir pu convaincre l'électeur. C'est à cette question qu'il faut par priorité consacrer son attention. Entre-temps, de la même manière que le chat attrape la viande sur la table, il applique la politique pour laquelle il a été élu : casse sociale, cadeaux aux entreprises, pas de programme écologique, démantèlement des services publics.
La gouvernement Michel impose des réductions budgétaires drastiques à l'intégralité des institutions culturelles et scientifiques fédérales1, détruisant de facto leurs capacités2. Cette attaque illustre les alliances objectives structurant cette coalition :
- La destruction des outils publics de savoirs et de cultures conduit, par différence, à une domination accrue des institutions de recherche privées et donc à leur asservissement aux logiques financières ;
- Ces économies doivent être mises en parallèle avec la volonté affichée par le gouvernement de démultiplier les cadeaux faits aux entreprises et en particulier à leurs actionnaires ;
- Elle dépèce notre pays d'institutions nationales, dans une logique séparatiste.
Combattre efficacement cette attaque exige une opposition crédible. Or que voyons-nous ? Que depuis des années, les entités fédérées réduisent elles aussi les budgets dévolus à la culture, à l'éducation, à la recherche. Si l'ampleur du démantèlement n'est pas la même, celui-ci alimente cependant une logique nauséabonde : tout le monde doit faire des économies et ce qui compte, c'est la croissance économique, l'emploi, le « pouvoir d'achat4 ». Bref, le choix entre le futile et l'indispensable.
On voit bien ici que le ver est dans le fruit dès qu'on perd la vision de ce qui fait société, que la réponse crédible à la vision économiste de l'exercice du pouvoir est à construire : sans invention nouvelle, sans basculement dans les choix de société, tout gouvernement fera la même chose, avec plus ou moins d'ampleur. Cette construction réclame des alliances objectives pour aboutir.
À cet égard, les vidéos de la « campagne de mobilisation » du Parti Socialiste5 remportent la palme de la production industrielle de bêtise (sur le site www.injuste.be) :
- Le tir est si brutal et maladroit qu'il touche d'abord la fonction redistributrice de l'État, le message de ces vidéos étant similaire à celui du MR dénonçant la « rage taxatoire » ;
- La dénonciation empreinte d'émotionnel est un dispositif utilisable et utilisé par les formations populistes, l'extrême-droite étant orfèvre en la matière.
La seule manière efficace de s'opposer à tout ce qui touche à l'intelligence collective6 est d'être soi-même porteur d'intelligence collective, sans concession et avec détermination, c'est-à-dire en évitant le gaspillage d'énergie et tout ce qui peut être retourné par l'adversaire.
Les mesures frappant l'Opéra Royal de la Monnaie, l'Orchestre National de Belgique, les grands musées, le Museum des sciences naturelles, l'Institut Royal du Patrimoine Artistique, la Bibliothèque royale, les Archives du royaume et la politique scientifique fédérale sont un drame, symbolique et concret, dont les dégâts se feront sentir dans la durée. Ne reste maintenant « que » à convaincre l'ensemble des victimes du gouvernement Michel qu'il est dans l'intérêt de chacun de faire siens les problèmes du voisin, de voir cette situation dans sa globalité, de construire des alliances objectives de projet entre victimes, présentes et futures, de cette droite rance et revancharde.
C'est ça ou c'est au mieux dire « merci » à chaque fois qu'on est partiellement ou temporairement épargné par cette stratégie du choc7.
1 « La Monnaie, l’ONB, Bozar, ainsi que ceux qu’on appelle les établissements scientifiques fédéraux (ESF) : les grands musées, le museum des sciences naturelles, l’Irpa, la Bibliothèque royale, les Archives du royaume, etc. qui vont subir des baisses de subsides de 15 à 30 % », voir http://www.lalibre.be/culture/politique/la-culture-federale-frappee-de-plein-fouet-comme-jamais-5448a7e23570a5ad0edd049d)
2L'essentiel du budget d'une institution publique est pré-affecté : frais de personnels, d'entretien etc... Réduire le budget de 10 ou 20 % la paralyse et prépare le moment où elle ne servira plus à rien, pouvant être fermée ou privatisée.
3« qui joue un rôle important dans le contrôle moteur, et est également impliqué, dans une moindre mesure, dans certaines fonctions cognitives, telles que l'attention, le langage et la régulation des réactions de peur et de plaisir » - voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Cervelet
4Les guillemets pour souligner qu'il s'agit d'une notion que tout le monde comprend mais qui a un sens différent pour chacun, bref, le parfait exemple du Cheval de Troie idéologique, à qui il faudra faire un sort, tôt ou tard.
5Défendant la légitime liaison des salaires à l'évolution du coût de la vie
6J'y inclus les mesures visant la solidarité, cette dernière étant une forme développée d'intelligence collective.
7Naomi Klein. « La stratégie du Choc. La montée d'un capitalisme de désastre », Éditions Actes Sud. Voir également http://www.dailymotion.com/video/x5kffc_naomi-klein-la-strategie-du-choc_news