Par bien des aspects, Forest ressemble à un village rattaché
récemment à l'agglomération bruxelloise. Étant donné sa
localisation, elle est inconsciemment conçue comme une banlieue,
avec des axes routiers ou ferroviaires qui la traversent sans que le
bénéfice pour ses habitants soit à la hauteur des désagréments
encourus : que l'on songe à l'immense surface occupée par les
voies de chemin de fer (jusque et y compris les voies du TGV), à la
chaussée de Neerstalle en direction d'Uccle ou à la rue du Charroi
devenant Boulevard Paepsem en direction d'Anderlecht.
Cette conception peut être pensée comme une vision de Forest en tant qu'espace de transit. Il serait inacceptable pour ses bientôt 60.000 habitants d'en rester là.
Cette situation ne vient pas de nulle part. Jusqu'au 19ème siècle, Forest était un endroit où la bourgeoisie bruxelloise installait ses maisons de campagne. Le développement du chemin de fer a marqué un frein à ce mouvement, ainsi que l'entrée de Forest dans l'ère industrielle.
Le passant attentif venant du centre de Bruxelles à Forest en passant par Saint Gilles constatera que la densité du bâti diminue et que des friches apparaissent, sur des terrains n'ayant jamais accueilli de construction ou ayant été le siège d'industries aujourd'hui disparues. De manière assez logique (surtout si on pense l'urbanisation de Forest comme ayant été celle d'une banlieue), les activités industrielles se font plus nombreuses, surtout lorsqu'on reste dans le bas de la commune. Certaines, disparues de longue date, ont donné lieu à des réhabilitations réussies : pensons au Wiels et au Brass, d'où sont sortis des milliards de litres de bière, reconvertis en pôles culturels. Le site de l'actuelle usine Audi (anciennement Volkswagen) trouverait assez naturellement sa place là où il est si l'on oublie qu'il se situe... en bordure du magnifique parc de l'Abbaye, écrin de verdure et de patrimoine ! Même en passant sur l'incongruité de cet hérit age, pour un forestois attaché aux qualités de sa commune, de cet héritage, reste l'enchevêtrement surprenant d'habitations et d'activités productives.
La population forestoise ne s'y est pas trompée : elle a chuté de la fin des années 80 du siècle dernier jusqu'à l'entrée du nouveau millénaire, pour repartir à la hausse de manière spectaculaire1. Il est assez explicable que, à l'époque où les grandes options du réseau ferroviaire de la STIB ont été définies, il y 25 ou 30 ans, Forest ait été négligée. Il y aurait sans doute matière à mémoire en sciences politiques à suivre les réponses apportées par le pouvoir politique communal à l'époque.
Le tout a contribué à une image relativement négative de Forest, image qui fut sans doute une expression du mouvement de fuite de la ville concomitant de la politique du « tout à la voiture » et du modèle de la villa quatre façades.
Enfin, autre signe de la manière dont Forest s'est construite un peu à la va-comme-je-te-pousse, elle n'a pas de centre, ou, plus exactement, elle en a plusieurs : place Saint Antoine, place Saint Denis, place de l'Altitude Cent. De manière significative, le « nouveau quartier » du lotissement SDRB contigu à la rue Marguerite Bervoets a été pensé, de l'extérieur, comme proche du centre et de la place Saint Denis alors que ses habitants ont tendance à se rabattre sur l'avenue Van Volxem et l'accès au centre ville.
Sous un angle positif, le monde tourne, pas toujours pour un mal. Forest bénéficie d'un prix modéré de l'immobilier, comparativement aux autres communes de la rive est du canal, attirant des populations voulant habiter en ville. Ses magnifiques espaces verts, son ambiance de village attirent tant des populations aux revenus modestes que des néo-urbains voulant revenir en ville. Les dernières friches forestoises, entre le boulevard de la Deuxième Armée Britannique et la place Saint Denis, sont en train d'être loties et se préparent à accueillir, à court ou moyen terme, 4.000 nouveaux habitants. Que ce soit pour des raisons économiques ou par choix, le tout contribue à l'exigence d'une politique ambitieuse de transports en commun.
1En 2006, Forest comptait environ 47.000 habitants, plus de 55.000 actuellement et au minimum 60.000 à l'horizon 2020, soit bien plus que les 20 % d'augmentation moyenne de la population de la Région sur la même période.
Cette conception peut être pensée comme une vision de Forest en tant qu'espace de transit. Il serait inacceptable pour ses bientôt 60.000 habitants d'en rester là.
Cette situation ne vient pas de nulle part. Jusqu'au 19ème siècle, Forest était un endroit où la bourgeoisie bruxelloise installait ses maisons de campagne. Le développement du chemin de fer a marqué un frein à ce mouvement, ainsi que l'entrée de Forest dans l'ère industrielle.
Le passant attentif venant du centre de Bruxelles à Forest en passant par Saint Gilles constatera que la densité du bâti diminue et que des friches apparaissent, sur des terrains n'ayant jamais accueilli de construction ou ayant été le siège d'industries aujourd'hui disparues. De manière assez logique (surtout si on pense l'urbanisation de Forest comme ayant été celle d'une banlieue), les activités industrielles se font plus nombreuses, surtout lorsqu'on reste dans le bas de la commune. Certaines, disparues de longue date, ont donné lieu à des réhabilitations réussies : pensons au Wiels et au Brass, d'où sont sortis des milliards de litres de bière, reconvertis en pôles culturels. Le site de l'actuelle usine Audi (anciennement Volkswagen) trouverait assez naturellement sa place là où il est si l'on oublie qu'il se situe... en bordure du magnifique parc de l'Abbaye, écrin de verdure et de patrimoine ! Même en passant sur l'incongruité de cet hérit age, pour un forestois attaché aux qualités de sa commune, de cet héritage, reste l'enchevêtrement surprenant d'habitations et d'activités productives.
La population forestoise ne s'y est pas trompée : elle a chuté de la fin des années 80 du siècle dernier jusqu'à l'entrée du nouveau millénaire, pour repartir à la hausse de manière spectaculaire1. Il est assez explicable que, à l'époque où les grandes options du réseau ferroviaire de la STIB ont été définies, il y 25 ou 30 ans, Forest ait été négligée. Il y aurait sans doute matière à mémoire en sciences politiques à suivre les réponses apportées par le pouvoir politique communal à l'époque.
Le tout a contribué à une image relativement négative de Forest, image qui fut sans doute une expression du mouvement de fuite de la ville concomitant de la politique du « tout à la voiture » et du modèle de la villa quatre façades.
Enfin, autre signe de la manière dont Forest s'est construite un peu à la va-comme-je-te-pousse, elle n'a pas de centre, ou, plus exactement, elle en a plusieurs : place Saint Antoine, place Saint Denis, place de l'Altitude Cent. De manière significative, le « nouveau quartier » du lotissement SDRB contigu à la rue Marguerite Bervoets a été pensé, de l'extérieur, comme proche du centre et de la place Saint Denis alors que ses habitants ont tendance à se rabattre sur l'avenue Van Volxem et l'accès au centre ville.
Sous un angle positif, le monde tourne, pas toujours pour un mal. Forest bénéficie d'un prix modéré de l'immobilier, comparativement aux autres communes de la rive est du canal, attirant des populations voulant habiter en ville. Ses magnifiques espaces verts, son ambiance de village attirent tant des populations aux revenus modestes que des néo-urbains voulant revenir en ville. Les dernières friches forestoises, entre le boulevard de la Deuxième Armée Britannique et la place Saint Denis, sont en train d'être loties et se préparent à accueillir, à court ou moyen terme, 4.000 nouveaux habitants. Que ce soit pour des raisons économiques ou par choix, le tout contribue à l'exigence d'une politique ambitieuse de transports en commun.
1En 2006, Forest comptait environ 47.000 habitants, plus de 55.000 actuellement et au minimum 60.000 à l'horizon 2020, soit bien plus que les 20 % d'augmentation moyenne de la population de la Région sur la même période.