Culture
Cahiers Dessinés
Si une bonne exposition est une exposition où l'on...
...revient là où on l'a commencée sans s'en apercevoir
...se perd même si le lieu est relativement exigu
alors l'exposition "Les Cahiers Dessinés" (à la Halle Saint Pierre, 2, rue Ronsard, Paris, 18è) est une excellente exposition.
Il faut certes se fader les hordes de touristes qui montent à l'assaut du Sacré Cœur ou qui en dégringolent, mais ça vaut franchement le coup.
Il y a les connus: le génial et regretté Roland Topor ou Saul Steinberg (qui dessina longtemps pour le New Yorker) par exemple.
Il y a un connu, mais pour autre chose: Victor Hugo himself.
Et puis il y a une foultitude de beaucoup moins connus mais pas moins époustouflants. Marcel Bascoulard, sa vie de clochard à Bourges, sa fin glauque et ses collections de dessins d'une précision inhumaine. Bruno Schulz, le juif assassiné en 1942 par un officier de la Gestapo dans le ghetto de Drohobycz, ses portraits dont le style me rappelle ceux de mon père, ses scènes licencieuses. Hans-Georg Rauch et son trait si fin qu'il ressemble à la gravure.
Enfin, il y a un grand nombre de dessinateurs et dessinatrices plus ou moins talentueux et dont le travail reflétait leurs visions, leurs expériences de spiritisme, leurs maladies ou bleus de l'âme.
Bref, cette exposition tient de la triple révélation.
Au sens premier, révélation de talents inconnus ou méconnus, évidemment.
Mais également, surtout, de manière plus fondamentale, révélation au sens qu'avait le tirage d'une photo argentique, comme un rappel de la capacité du dessin à transcrire dans son langage propre, universel, ce qu'un esprit peut avoir d'enfoui, à le libérer de fardeaux.
Enfin, révélation de ce qu'une vie a besoin d'amour, d'affection, de sens, de raison, de construction, de projections, mais qu'elle a également besoin d'étonnements, de surprises, de miroirs inattendus.
À bientôt, pour partager vos impressions de l'exposition "Les Cahiers Dessinés", jusqu'au 14 août 2015, à la Halle Saint Pierre.
...revient là où on l'a commencée sans s'en apercevoir
...se perd même si le lieu est relativement exigu
alors l'exposition "Les Cahiers Dessinés" (à la Halle Saint Pierre, 2, rue Ronsard, Paris, 18è) est une excellente exposition.
Il faut certes se fader les hordes de touristes qui montent à l'assaut du Sacré Cœur ou qui en dégringolent, mais ça vaut franchement le coup.
Il y a les connus: le génial et regretté Roland Topor ou Saul Steinberg (qui dessina longtemps pour le New Yorker) par exemple.
Il y a un connu, mais pour autre chose: Victor Hugo himself.
Et puis il y a une foultitude de beaucoup moins connus mais pas moins époustouflants. Marcel Bascoulard, sa vie de clochard à Bourges, sa fin glauque et ses collections de dessins d'une précision inhumaine. Bruno Schulz, le juif assassiné en 1942 par un officier de la Gestapo dans le ghetto de Drohobycz, ses portraits dont le style me rappelle ceux de mon père, ses scènes licencieuses. Hans-Georg Rauch et son trait si fin qu'il ressemble à la gravure.
Enfin, il y a un grand nombre de dessinateurs et dessinatrices plus ou moins talentueux et dont le travail reflétait leurs visions, leurs expériences de spiritisme, leurs maladies ou bleus de l'âme.
Bref, cette exposition tient de la triple révélation.
Au sens premier, révélation de talents inconnus ou méconnus, évidemment.
Mais également, surtout, de manière plus fondamentale, révélation au sens qu'avait le tirage d'une photo argentique, comme un rappel de la capacité du dessin à transcrire dans son langage propre, universel, ce qu'un esprit peut avoir d'enfoui, à le libérer de fardeaux.
Enfin, révélation de ce qu'une vie a besoin d'amour, d'affection, de sens, de raison, de construction, de projections, mais qu'elle a également besoin d'étonnements, de surprises, de miroirs inattendus.
À bientôt, pour partager vos impressions de l'exposition "Les Cahiers Dessinés", jusqu'au 14 août 2015, à la Halle Saint Pierre.