Numérique
Atelier "Pour une écologie politique du numérique" - Rencontres Écologiques d'Été 2014
Les guerres auxquelles nous assistons (écologique, climatique, sociale, culturelle, de religion, conflits de basse intensité en Ukraine, au Moyen-Orient, mais surtout la guerre économique) sont en train de « dégénérer » (jugement moral) ou de « converger » (sens de la cohérence) en une guerre totale, au sein de laquelle plus rien ne comptera, ni le réchauffement climatique, ni la diminution de la bio-diversité, ni l'utilisation des modes de déplacement actifs ou doux, rien, parce que le futur qui nous attend dans ce contexte est celui de pays où des bandes armées s'attaquent mutuellement, de manière barbare, pour contrôler l'une ou l'autre ressource (la Somalie, la Libye par exemple).
Cette dégénérescence ou convergence risque de se produire non seulement parce que des groupements d'individus y ont intérêt, ce qui n'est rien de neuf, mais aussi parce que nous aurons été préparés en tant que population à ce que cette guerre arrive et éventuellement à y participer.
Nous y aurons été préparés par deux phénomènes : d'une part, un désespoir, une souffrance dont les causes ne sont pas identifiées, d'autre part, une absence de perspective quant à la manière de sortir de ce désespoir et de cette souffrance par la proposition, la parole, la construction d'intelligence, parce que la bêtise est produite sur une échelle industrielle, en ce compris par le monde politique, et que cette bêtise nous familiarise avec un climat de violence.
Cette violence, nous pouvons l'observer à l'échelle mondiale, lors de conflits médiatisés. Elle existe également lors de conflits moins médiatisés, entre la Chine et le Japon, de plus en plus proches d'un état de guerre réelle qui a des soubassements économiques. Elle existe enfin dans la guerre que de plus en plus de gouvernements mènent à une partie de leurs populations respectives.
Cette construction de la bêtise et la violence qui en découle sont également des facteurs de blocages incontournables par rapport aux combats historiques de l'écologie politique que j'énumérais plus haut (réchauffement climatique, diminution de la bio-diversité, utilisation des modes de déplacement actifs ou doux) parce que ces combats nécessitent réflexion et investissement.
Ce qui m'importe ici n'est pas tant de développer un cours d'économie politique que de montrer le rôle du numérique dans son ensemble (et qui sera défini plus loin) dans la préparation psychologique à cette guerre. Par préparation, j'entends non pas l'entraînement physique à la guerre mais bien la préparation au sens de préparer un terrain, de rendre possible et acceptable la survenance d'un événement. Nous pouvons voir les effets de cette préparation en observant ce qui se passe dans la manière dont les argumentaires sont construits pour débattre d'un sujet, et en particulier la violence qui émane des « discussions ». Nous pouvons également en voir les effets dans la pauvreté des arguments soumis au débat par les personnes qui sont supposées éclairer la population, parmi lesquelles évidemment les responsables politiques. L'un de ces effets est l'acceptation presque unanime de la notion de « jeu politique », de tactique, de positionnements, de coups de billard à trois bandes. D'un côté, on parle de phénomènes dont l'ampleur pourrait engloutir l'Humanité au sens de la vie humaine ou au sens figuré de ce qui fait de nous des humains, d'un autre, on explique qu'on prononce telle parole pour ne pas s'aliéner tel groupe ou pour mettre sur la touche tel « opposant » politique. Dans la mesure où ces « opposants » politiques pratiquent tous le même jeu, ils apparaissent à la population comme des comparses de ce jeu, et je pense que ceci est bien plus dangereux que le risque d'apparaître plus ceci ou moins cela par rapport à un autre parti politique, plus dangereux car cela rend de plus en plus de gens littéralement enragés et les conduit à commettre des actes de folie dont le vote pour un parti d'extrême-droite n'est pas le moindre.
La thèse de cet atelier est que le numérique a un rôle pharmacologique dans cette affaire et que des politiques publiques doivent être mises en place pour que le potentiel curatif du numérique prenne le pas sur son potentiel toxique. Incidemment, je généraliserai les questions programmatiques aux questions de pratiques politiques, dont je pense que la plupart contribuent à la construction de la bêtise. Le point sera ainsi de savoir qui nous voulons devenir en tant que formation politique, et quelles ont les implications de ce ou ces choix, comment nous nous y investissons.
Informations et inscriptions sur le site d'Etopia, ici.
Cette dégénérescence ou convergence risque de se produire non seulement parce que des groupements d'individus y ont intérêt, ce qui n'est rien de neuf, mais aussi parce que nous aurons été préparés en tant que population à ce que cette guerre arrive et éventuellement à y participer.
Nous y aurons été préparés par deux phénomènes : d'une part, un désespoir, une souffrance dont les causes ne sont pas identifiées, d'autre part, une absence de perspective quant à la manière de sortir de ce désespoir et de cette souffrance par la proposition, la parole, la construction d'intelligence, parce que la bêtise est produite sur une échelle industrielle, en ce compris par le monde politique, et que cette bêtise nous familiarise avec un climat de violence.
Cette violence, nous pouvons l'observer à l'échelle mondiale, lors de conflits médiatisés. Elle existe également lors de conflits moins médiatisés, entre la Chine et le Japon, de plus en plus proches d'un état de guerre réelle qui a des soubassements économiques. Elle existe enfin dans la guerre que de plus en plus de gouvernements mènent à une partie de leurs populations respectives.
Cette construction de la bêtise et la violence qui en découle sont également des facteurs de blocages incontournables par rapport aux combats historiques de l'écologie politique que j'énumérais plus haut (réchauffement climatique, diminution de la bio-diversité, utilisation des modes de déplacement actifs ou doux) parce que ces combats nécessitent réflexion et investissement.
Ce qui m'importe ici n'est pas tant de développer un cours d'économie politique que de montrer le rôle du numérique dans son ensemble (et qui sera défini plus loin) dans la préparation psychologique à cette guerre. Par préparation, j'entends non pas l'entraînement physique à la guerre mais bien la préparation au sens de préparer un terrain, de rendre possible et acceptable la survenance d'un événement. Nous pouvons voir les effets de cette préparation en observant ce qui se passe dans la manière dont les argumentaires sont construits pour débattre d'un sujet, et en particulier la violence qui émane des « discussions ». Nous pouvons également en voir les effets dans la pauvreté des arguments soumis au débat par les personnes qui sont supposées éclairer la population, parmi lesquelles évidemment les responsables politiques. L'un de ces effets est l'acceptation presque unanime de la notion de « jeu politique », de tactique, de positionnements, de coups de billard à trois bandes. D'un côté, on parle de phénomènes dont l'ampleur pourrait engloutir l'Humanité au sens de la vie humaine ou au sens figuré de ce qui fait de nous des humains, d'un autre, on explique qu'on prononce telle parole pour ne pas s'aliéner tel groupe ou pour mettre sur la touche tel « opposant » politique. Dans la mesure où ces « opposants » politiques pratiquent tous le même jeu, ils apparaissent à la population comme des comparses de ce jeu, et je pense que ceci est bien plus dangereux que le risque d'apparaître plus ceci ou moins cela par rapport à un autre parti politique, plus dangereux car cela rend de plus en plus de gens littéralement enragés et les conduit à commettre des actes de folie dont le vote pour un parti d'extrême-droite n'est pas le moindre.
La thèse de cet atelier est que le numérique a un rôle pharmacologique dans cette affaire et que des politiques publiques doivent être mises en place pour que le potentiel curatif du numérique prenne le pas sur son potentiel toxique. Incidemment, je généraliserai les questions programmatiques aux questions de pratiques politiques, dont je pense que la plupart contribuent à la construction de la bêtise. Le point sera ainsi de savoir qui nous voulons devenir en tant que formation politique, et quelles ont les implications de ce ou ces choix, comment nous nous y investissons.
Informations et inscriptions sur le site d'Etopia, ici.
Divers
Fiche de lecture de l'ouvrage "La formation aux cultures numériques (Une nouvelle pédagogie pour une culture de l'information à l'heure numérique)" d'Olivier Le Deuff ici.
Fiche de lecture de l'ouvrage "Nulle part où se cacher" de Glenn Greenwald ici.
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