Je soutiens ici que le lancement par Facebook de la cryptomonnaie Libra devrait faire dresser les cheveux sur la tête de n’importe quelle personne saine d’esprit. Je me base pour ma démonstration sur le travail que j’ai réalisé concernant les applications et implications environnementales de la technologie blockchain, technologie sous-jacente aux cryptomonnaies.
Je vais tout d’abord revenir sur les caractéristiques majeures de Facebook et des blockchains. Ensuite, je vais donner un bref aperçu de la combinaison envisagée par Facebook pour concevoir Libra. Je couvrirai ensuite les aspects relatifs à la monétisation de son activité sur Facebook et je terminerai en donnant quelques éléments particulièrement effrayants dans la combinaison.
Pour des raisons de temps, je fais le choix de ne pas sourcer mes informations. Les parties relatives à la blockchain se trouvent dans le mémoire que j’ai réalisé, qui est disponible sur demande.
Facebook-« je suis partout »
L’idée de base de Facebook, lors de sa conception par Mark Zuckerberg en 2004, est d’en faire un outil de notation des individus, les camarades de classe féminines de Zuckeberg en l’occurrence. Rapidement, les fonctionnalités de Facebook le transforment en « la » plateforme des plateformes, immense lieu de rendez-vous numérique qui crée l’addiction en garantissant à son utilisateur qu’il trouvera toujours ce qu’il y cherche : vidéos, articles, commentaires, contacts, « likes »,
L’activité des utilisateurs leur fait laisser des traces totalement ineffaçables qui permettent de les connaître mieux que quiconque. Cette « connaissance » a une valeur immense : elle permet un ciblage hyper-précis qui est le rêve de la vie de tous les spécialistes du marketing. Sans que l’utilisateur ne s’en rende compte, il est l’objet d’une hyper-sollicitude qui intéresse beaucoup l’ensemble des annonceurs du numérique, des simples « vendeurs » aux responsables de campagne électorale.
Le piège est absolu au sens où il ne laisse pas le choix : il est tellement efficace que ne pas y recourir est courir le risque de l’échec. Les récentes campagnes électorales (Brexit, Trump, Salvini, Le Pen,…) en sont des exemples.
Le scandale Cambridge Analytica a permis de révéler que les données personnelles de 57 millions d’utilisateurs ont été vendues à l’équipe de campagne électorale de Trump. Les activités sous-jacentes à ce scandale sont moins connues. Il s’agissait de faire apparaître sur le « mur » de l’utilisateur des « posts » fantômes (ne correspondant à aucun utilisateur) qui correspondent à ses peurs les plus profondes en vue d’orienter son choix électoral.
Les récentes élections générales en Belgique ont vu un succès retentissant d’un parti d’extrême-droite, le Vlaams Belang, dont de nombreux responsables flirtent explicitement avec des nostalgiques du 3ème Reich ou sont sous le coup d’instructions judiciaires pour propos racistes ou négationnistes. Le Vlaams Belang est également celui des partis qui a, et de loin, eu le plus recours à Facebook pour sa campagne…
Mais il s’agit là de certains des effets de Facebook. Son but ultime, en grande partie réalisé, est d’être le point d’accès privilégié au Web pour ses plus de deux milliards d’utilisateurs.
Les meilleures et pires promesses de la blockchain et des cryptomonnaies
L’exemple le plus emblématique de blockchain, c’est le Bitcoin. Cette cryptomonnaie a été conçue pour permettre les échanges monétaires de façon totalement indépendante des organismes financiers. Pour cela, une blockchain crée une forme électronique de la confiance, c’est-à-dire une confiance pour quand il n’y a aucune raison de faire confiance. Le mécanisme de base du Bitcoin grave pour l’éternité tout ce qui s’y est passé avec le niveau de détail le plus fin possible. A partir de là, il est possible de collecter de façon totalement sécurisée un large ensemble d’informations. C’est son côté « ouvert », « pair-à-pair » et totalement sécurisé qui rend la technologie blockchain porteuses de promesses les meilleures… ou les pires.
Certaines applications permettent à des « quartiers alternatifs » de fonctionner de façon totalement indépendante de tout organe de contrôle. D’autres applications permettent de distribuer de l’énergie, d’enregistrer la production d’énergie renouvelable ou de partager des équipements (véhicules, logement,…) en court-circuitant les grandes plateformes, comme Uber ou AirBNB.
Comme la blockchain permet un « gravage dans le marbre » totalement sécurisé de toute activité, elle rend possible la commercialisation de n’importe quoi. Certains de ses thuriféraires imaginent par exemple de rémunérer en cryptomonnaie la contribution à de gigantesques bases de données à partir de son propre génome, bases de données utilisées ensuite par des géants de la pharmacie ou de la génétique ou… du monde des assurances, qui aimerait pouvoir déterminer le profil de risque de ses clients de la manière la plus fine possible.
Libra
La combinaison entre Facebook et une cryptomonnaie coule de source. Il s’agit d’une part de monétiser l’activité sur Facebook : critique de vidéo, commentaires, « likes », etc. D’autre part, à partir du moment où chacun a son petit portefeuille, la blockchain de Facebook peut alors être utilisée comme un super-réseau de paiement pour ses milliards d’utilisateurs.
Si la cryptomonnaie Libra est lancée et sera gérée opérationnellement par Facebook, elle sera administrée par une fondation, représentant un consortium d’entreprises, parmi lesquelles Visa, Mastercard et Paypal.
Quel est l’intérêt de ces géants mondiaux du paiement ? De pouvoir ajouter une option « Libra » dans toute interface de paiement… Aussi de pouvoir toucher d’un seul coup des centaines de millions d’utilisateurs qui sont pour l’instant à l’écart de toute infrastructure de paiement.
En outre, les fonds levés auprès d’investisseurs constitueront une sorte de base convertible à Libra. Le but est d’en faire une cryptomonnaie sérieuse. Si je ne mets pas de guillemets, c’est pour souligner qu’il s’agit ici d’éviter un des travers majeurs des cryptomonnaies : la grande variabilité de leur valeur et les bulles financières qui accompagnent cette variabilité.
Dernier détail : le lancement de Libra sera phasé par pays. L’Inde et l’Afrique figurent au premier rang...
Un cheval de Troye de la monétisation grand comme la pyramide de Kheops
Comme cela a été évoqué plus haut, le modèle d’entreprise de Facebook repose sur la capture et l’enregistrement de l’attention. Cela en a fait une des plus grosses valorisation boursières du monde.
Sans connaître les détails du fonctionnement de Libra, il s’agit de « valoriser », c’est-à-dire de transformer en monnaie, son activité sur Facebook. Cela signifie que à la capture de l’attention des utilisateurs s’ajoutera un intérêt économique et cet intérêt économique s’adresse avant tout aux populations de pays particulièrement pauvres et peuplés.
Il s’agit donc d’ajouter une nouvelle dépendance aux dépendances déjà existantes et cette dépendance sera une soumission très concrète au pilotage des algorithmes de Facebook.
Il s’agit d’une monétisation de l’activité d’habitants de pays du Tiers-Monde, et d’une monétisation selon de standards mondiaux. Il est impossible de dire à ce stade quelle sera la tarification de cette monétisation, mais le fait qu’elle soit mondialisée ne peut pas être une bonne nouvelle, étant donné les disparités de pouvoir d’achat qui sévissent par delà la planète.
Enfin, il s’agit d’un nouvel exemple de « travail du clic », l’ensemble de ces activités payées de façon dérisoire derrière ce qui nous paraît comme automatisé. Pour plus de détails, voir le livre d’Antonio Casilli, « En attendant les robots », au Seuil.
Enfin, pour terminer, cette entreprise consiste en une privatisation intégrale et brutale de l’accès monétaire de millions d’habitants de pays du Tiers Monde. Là encore, on peut difficilement y voir une bonne nouvelle.
Hyperdétails de la blockchain
Comme cela a été dit plus haut, une blockchain, donc une cryptomonnaie, est une manière de créer des traces indélébiles au niveau de détail le plus élevé possible.
La blockchain est ainsi vue par l’économiste ultra-libéral Hernando de Soto comme une manière pour les pays du Tiers-Monde d’accrocher une valeur à leur patrimoine. Il s’est montré particulièrement enthousiaste concernant les utilisations de blockchain pour créer des cadastres inexistants. Cela permet, à partir de terres utilisées à des fins de subsistances, de créer des actifs immobiliers. Ces actifs peuvent être l’objet de transactions financières ou servir de gage à des crédits, hypothécaires par exemple.
De ce point de vue là, Libra représente une sorte de rêve éveillé : la possibilité d’amener sur le marché du travail (et quel travail!) des millions de gens déjà largement exploités à la fois pour les exploiter encore plus et pour créer des concurrences encore plus intolérables.
J’insiste, dans mon travail, sur le fait que, si une cryptomonnaie est émancipée des rapports de force créés par les institutions officielles, elle n’en reste pas moins porteuses d’autres rapports de force.
Conclusion
J’ai fait le choix de ne pas aborder ici les bouleversements monétaires que Libra pourrait amener. Pour une question de temps mais également parce que, sur base des éléments dont je dispose, ils sont impossible à prévoir. Ces bouleversements sont amenés à être soumis à un contrôle (celui de la fondation des investisseurs), ce qui ne veut pas dire qu’ils seront négligeables.
La cryptomonnaie Libra est candidate à être un bouleversement majeur. Il est impossible à ce stade de dire ce qu’il en sera en termes de succès. Mais la tentative est bien là.
Parmi mes quelques lecteurs, j’anticipe qu’il y en aura qui ricaneront. Parce que la tentative peut échouer. Parce que ce ne sera peut-être pas si grave que cela. Que sais-je ?
À celles-là et à ceux-là, je dis très humblement : puissiez-vous avoir raison.
Je vais tout d’abord revenir sur les caractéristiques majeures de Facebook et des blockchains. Ensuite, je vais donner un bref aperçu de la combinaison envisagée par Facebook pour concevoir Libra. Je couvrirai ensuite les aspects relatifs à la monétisation de son activité sur Facebook et je terminerai en donnant quelques éléments particulièrement effrayants dans la combinaison.
Pour des raisons de temps, je fais le choix de ne pas sourcer mes informations. Les parties relatives à la blockchain se trouvent dans le mémoire que j’ai réalisé, qui est disponible sur demande.
Facebook-« je suis partout »
L’idée de base de Facebook, lors de sa conception par Mark Zuckerberg en 2004, est d’en faire un outil de notation des individus, les camarades de classe féminines de Zuckeberg en l’occurrence. Rapidement, les fonctionnalités de Facebook le transforment en « la » plateforme des plateformes, immense lieu de rendez-vous numérique qui crée l’addiction en garantissant à son utilisateur qu’il trouvera toujours ce qu’il y cherche : vidéos, articles, commentaires, contacts, « likes »,
L’activité des utilisateurs leur fait laisser des traces totalement ineffaçables qui permettent de les connaître mieux que quiconque. Cette « connaissance » a une valeur immense : elle permet un ciblage hyper-précis qui est le rêve de la vie de tous les spécialistes du marketing. Sans que l’utilisateur ne s’en rende compte, il est l’objet d’une hyper-sollicitude qui intéresse beaucoup l’ensemble des annonceurs du numérique, des simples « vendeurs » aux responsables de campagne électorale.
Le piège est absolu au sens où il ne laisse pas le choix : il est tellement efficace que ne pas y recourir est courir le risque de l’échec. Les récentes campagnes électorales (Brexit, Trump, Salvini, Le Pen,…) en sont des exemples.
Le scandale Cambridge Analytica a permis de révéler que les données personnelles de 57 millions d’utilisateurs ont été vendues à l’équipe de campagne électorale de Trump. Les activités sous-jacentes à ce scandale sont moins connues. Il s’agissait de faire apparaître sur le « mur » de l’utilisateur des « posts » fantômes (ne correspondant à aucun utilisateur) qui correspondent à ses peurs les plus profondes en vue d’orienter son choix électoral.
Les récentes élections générales en Belgique ont vu un succès retentissant d’un parti d’extrême-droite, le Vlaams Belang, dont de nombreux responsables flirtent explicitement avec des nostalgiques du 3ème Reich ou sont sous le coup d’instructions judiciaires pour propos racistes ou négationnistes. Le Vlaams Belang est également celui des partis qui a, et de loin, eu le plus recours à Facebook pour sa campagne…
Mais il s’agit là de certains des effets de Facebook. Son but ultime, en grande partie réalisé, est d’être le point d’accès privilégié au Web pour ses plus de deux milliards d’utilisateurs.
Les meilleures et pires promesses de la blockchain et des cryptomonnaies
L’exemple le plus emblématique de blockchain, c’est le Bitcoin. Cette cryptomonnaie a été conçue pour permettre les échanges monétaires de façon totalement indépendante des organismes financiers. Pour cela, une blockchain crée une forme électronique de la confiance, c’est-à-dire une confiance pour quand il n’y a aucune raison de faire confiance. Le mécanisme de base du Bitcoin grave pour l’éternité tout ce qui s’y est passé avec le niveau de détail le plus fin possible. A partir de là, il est possible de collecter de façon totalement sécurisée un large ensemble d’informations. C’est son côté « ouvert », « pair-à-pair » et totalement sécurisé qui rend la technologie blockchain porteuses de promesses les meilleures… ou les pires.
Certaines applications permettent à des « quartiers alternatifs » de fonctionner de façon totalement indépendante de tout organe de contrôle. D’autres applications permettent de distribuer de l’énergie, d’enregistrer la production d’énergie renouvelable ou de partager des équipements (véhicules, logement,…) en court-circuitant les grandes plateformes, comme Uber ou AirBNB.
Comme la blockchain permet un « gravage dans le marbre » totalement sécurisé de toute activité, elle rend possible la commercialisation de n’importe quoi. Certains de ses thuriféraires imaginent par exemple de rémunérer en cryptomonnaie la contribution à de gigantesques bases de données à partir de son propre génome, bases de données utilisées ensuite par des géants de la pharmacie ou de la génétique ou… du monde des assurances, qui aimerait pouvoir déterminer le profil de risque de ses clients de la manière la plus fine possible.
Libra
La combinaison entre Facebook et une cryptomonnaie coule de source. Il s’agit d’une part de monétiser l’activité sur Facebook : critique de vidéo, commentaires, « likes », etc. D’autre part, à partir du moment où chacun a son petit portefeuille, la blockchain de Facebook peut alors être utilisée comme un super-réseau de paiement pour ses milliards d’utilisateurs.
Si la cryptomonnaie Libra est lancée et sera gérée opérationnellement par Facebook, elle sera administrée par une fondation, représentant un consortium d’entreprises, parmi lesquelles Visa, Mastercard et Paypal.
Quel est l’intérêt de ces géants mondiaux du paiement ? De pouvoir ajouter une option « Libra » dans toute interface de paiement… Aussi de pouvoir toucher d’un seul coup des centaines de millions d’utilisateurs qui sont pour l’instant à l’écart de toute infrastructure de paiement.
En outre, les fonds levés auprès d’investisseurs constitueront une sorte de base convertible à Libra. Le but est d’en faire une cryptomonnaie sérieuse. Si je ne mets pas de guillemets, c’est pour souligner qu’il s’agit ici d’éviter un des travers majeurs des cryptomonnaies : la grande variabilité de leur valeur et les bulles financières qui accompagnent cette variabilité.
Dernier détail : le lancement de Libra sera phasé par pays. L’Inde et l’Afrique figurent au premier rang...
Un cheval de Troye de la monétisation grand comme la pyramide de Kheops
Comme cela a été évoqué plus haut, le modèle d’entreprise de Facebook repose sur la capture et l’enregistrement de l’attention. Cela en a fait une des plus grosses valorisation boursières du monde.
Sans connaître les détails du fonctionnement de Libra, il s’agit de « valoriser », c’est-à-dire de transformer en monnaie, son activité sur Facebook. Cela signifie que à la capture de l’attention des utilisateurs s’ajoutera un intérêt économique et cet intérêt économique s’adresse avant tout aux populations de pays particulièrement pauvres et peuplés.
Il s’agit donc d’ajouter une nouvelle dépendance aux dépendances déjà existantes et cette dépendance sera une soumission très concrète au pilotage des algorithmes de Facebook.
Il s’agit d’une monétisation de l’activité d’habitants de pays du Tiers-Monde, et d’une monétisation selon de standards mondiaux. Il est impossible de dire à ce stade quelle sera la tarification de cette monétisation, mais le fait qu’elle soit mondialisée ne peut pas être une bonne nouvelle, étant donné les disparités de pouvoir d’achat qui sévissent par delà la planète.
Enfin, il s’agit d’un nouvel exemple de « travail du clic », l’ensemble de ces activités payées de façon dérisoire derrière ce qui nous paraît comme automatisé. Pour plus de détails, voir le livre d’Antonio Casilli, « En attendant les robots », au Seuil.
Enfin, pour terminer, cette entreprise consiste en une privatisation intégrale et brutale de l’accès monétaire de millions d’habitants de pays du Tiers Monde. Là encore, on peut difficilement y voir une bonne nouvelle.
Hyperdétails de la blockchain
Comme cela a été dit plus haut, une blockchain, donc une cryptomonnaie, est une manière de créer des traces indélébiles au niveau de détail le plus élevé possible.
La blockchain est ainsi vue par l’économiste ultra-libéral Hernando de Soto comme une manière pour les pays du Tiers-Monde d’accrocher une valeur à leur patrimoine. Il s’est montré particulièrement enthousiaste concernant les utilisations de blockchain pour créer des cadastres inexistants. Cela permet, à partir de terres utilisées à des fins de subsistances, de créer des actifs immobiliers. Ces actifs peuvent être l’objet de transactions financières ou servir de gage à des crédits, hypothécaires par exemple.
De ce point de vue là, Libra représente une sorte de rêve éveillé : la possibilité d’amener sur le marché du travail (et quel travail!) des millions de gens déjà largement exploités à la fois pour les exploiter encore plus et pour créer des concurrences encore plus intolérables.
J’insiste, dans mon travail, sur le fait que, si une cryptomonnaie est émancipée des rapports de force créés par les institutions officielles, elle n’en reste pas moins porteuses d’autres rapports de force.
Conclusion
J’ai fait le choix de ne pas aborder ici les bouleversements monétaires que Libra pourrait amener. Pour une question de temps mais également parce que, sur base des éléments dont je dispose, ils sont impossible à prévoir. Ces bouleversements sont amenés à être soumis à un contrôle (celui de la fondation des investisseurs), ce qui ne veut pas dire qu’ils seront négligeables.
La cryptomonnaie Libra est candidate à être un bouleversement majeur. Il est impossible à ce stade de dire ce qu’il en sera en termes de succès. Mais la tentative est bien là.
Parmi mes quelques lecteurs, j’anticipe qu’il y en aura qui ricaneront. Parce que la tentative peut échouer. Parce que ce ne sera peut-être pas si grave que cela. Que sais-je ?
À celles-là et à ceux-là, je dis très humblement : puissiez-vous avoir raison.